A bird? (Pour Adélie, si tu veux continuer!)

Adélie observa La discussion entre Taashi et Samu, morte d'inquiétude.

Et pendant, ce temps, le zoizeau, il...

Apparement, Samu hésitait. La gamine le fixa de toutes ses forces, comme pour l'encourager du regard. Il fallait pas laisser tomber leur petit protégé, pas maintenant! Heureusement, le grand garon finit par se décider, probablement plus convaincu par les judicieuses remarques de Takashi que par la mine sérieuse de la petite. Saisissant le ver, il le mit à portée du bec de l'oiseau qui ne fit plus de manières et le chopa par l'autre bout.

À présent, ils étaient tous suspendus aux lèvres, enfin, au bec du petit oiseau, qui aspirait à grand peine la bestiole filiforme. Enfin, peut-être pas Takashi, qui devait se sentir plutôt dégoûté par cette scène... Adélie reprennait sa bonne humeur en voyant le rescapé manger enfin. Elle tapa dans ses mains, comme souvent quand elle éprouvait une joie trop forte pour la garder muette, et se mit à rire.

- Hééé, on dirait qu'il mange une nouille! Alors, c'est bon?

Elle avait repris un ton un peu chantant, et l'oiseau, qui avait finit son ver, se tourna vers elle, l'oeil brillant et émis un :

- Chip!

- Ohhhh! Z'avez entendu ça? Bah, y'a pas dquoi... Au fait, c'est quoi ton nom? T'es une fille? Un garçon?

L'oiseau émis une série de trilles, et se livra à une gymnastique étrange... On aurait dit qu'il voulait passer la tête sous son aile, comme pour se gratter... Il eut l'air de renoncer et adressa un dernier "Chip" à la gamine. Celle-ci avait l'air pour le moins perturbée.

- Euh, euh... Jcrois qu'y veut faire dodo... Mais pas sur le lavabo, et y faut pas qu'y bouge trop... Hein?

Adélie s'était retournée vers les deux grands pour leur adresser un regard à la chat Potté... Il allait falloir prendre l'oiseau de l'évier pour le poser ailleurs, et ce n'était pas dans ses cordes... Et puis, elle se souvint que l'oiseau lui avait dit "chip" ( no comment -.- ) et elle ajouta en riant :

- Ah, et y trouve que Samu fait une bonne maman oiseau.

Elle aurait peut-être rit encore davantage si elle avait vraiment compris ce qu'avait dit l'oiseau qui, de toute évidence, était de sexe masculin : ce gars est bon à marier... Osamu, grand maître des vers ( on se croirait dans Nausicäa! ) et tombeur d'oiseaux mâles à ses heures perdues...

Eh?

Sur le coup, Osamu eut franchement l'air étonné, et la remarque ne le fit même pas rigoler, cette fois. Non, étrangement, ça l'avait même fait véritablement rougir, parce qu'il ne s'y attendait pas, et parce que c'était tout de même un peu gênant pour son amour-propre —quoiqu'il ne soit pas vraiment plus développé que chez qui que ce soit d'autre, on le sait— d'être comparé à une mère poule! (Péjoratif et exagéré.) D'autant que Takashi avait sauté là-dessus et rigolait déjà, en revenant vers eux à présent que ce machin hideux qui lui faisait si peur avait disparu dans le ventre de l'oiseau. Vite remis d'aplomb parce que débarrassé de cet affreux truc, il s'en donnait à coeur joie de son drôle de rire qui faisait penser à un rire de femme...

Ahahahahaha! Osamu, tu t'es trouvé une vocation, on dirait!

Oh, toi, ça va, hein! T'es gonflé, à rire aussi facilement, alors qu'il y a pas deux secondes t'étais encore collé au mur d'en face à pleurnicher!

De quoi? Je ne pleurnichais pas, môssieur, je manifestais tout au plus mon dégoût face à cette créature infâme!

Et Osamu de se détourner avec un air faussement méprisant, du genre "je-te-fais-la-tête", pendant que Takashi assurait piètrement mais fièrement sa propre défense. Finalement, le plus grand des deux donna une petite tape à l'arrière de la tête de l'autre, se laissant aller à un nouvel éclat de rire :

Allez, va, idiot, tu vas rougir pour ça, quand même, si?

Le "ça", ici, pouvait ou bien désigner les affirmations hasardeuses d'une petite fille à l'imagination débordante, ou, dans le cas très étonnant où Adélie comprendrait réellement ce que l'oiseau disait, les propos... D'un oiseau, autant dire d'un animal, donc quelque chose d'assez inconsidéré. Takashi avait d'ailleurs renoncé à savoir si l'enfant pouvait réellement traduire les pépiements du volatile ou si elle inventait tout au fur et à mesure. Depuis qu'ils étaient allés ici pour soigner cet oiseau, ils avaient tout fait à la va-comme-je-te-pousse, en se laissant plutôt guider par les hasards et par les signes... Et puis cette petite fille avait, un peu plus tôt, fait soudainement reprendre du poil de la bête à ce pauvre oiseau craintif... Probablement qu'on pouvait lui faire confiance. Alors, pour le gars à la tête de cacahuète, c'était décidé, on allait tout miser sur elle.

D'ailleurs, c'est pas le moment de traîner là-dessus! T'as entendu la petite : m'sieur l'oiseau veut dormir. 'Faut trouver un endroit où le mettre!

Et presque aussitôt, comme s'il y avait déjà réfléchi mûrement, le grand dadet se dirigea vers les étagères où on avait trouvé le bocal un peu plus tôt, et les scruta du regard avec un sourire de motivation. Sûr de lui, décidément. Et d'une confiance en soi ironique, effectivement, quand on sait qu'un instant plus tôt il tremblait accroupi dans un coin de la pièce... Finalement, son regard s'arrêta sur quelque chose.

Bingo!

Il sortit alors une boîte du petit amas de choses qui se trouvait sur les étagères ; quitte à avoir déjà commencé à se servir, pourquoi se priver de continuer? Et ce qu'il y avait dans la boîte, c'était du coton. Ça, c'était intéressant... C'est entre autres avec ça que les moineaux domestiques font leur nid... Ça devrait faire l'affaire!

Y a du coton là-dedans, ça pourrait faire office de nid... Tu en dis quoi, Adélie?

La question était posée à la petite en tant que participante à "l'opération de sauvetage", mais aussi en tant qu'interprète supposée de l'oiseau... Si ce dernier protestait, elle serait la première à leur faire savoir...

Adélie était un peu larguée par cette discussion entre les deux grands. Qu'est-ce qui pouvait bien déplaire à Samu, hein? Mais c'est vrai qu'ils restaient drôles, tous les deux... Elle esquissa un grand sourire tout tordu de se retenir de rire derrière ses deux petites mains...

Mais la dispute ne dura qu'un temps, Taashi, qui jusque là n'avait participé que de loin au sauvetage de l'oiseau se mit à les aider activement. Et il était efficace! Sans hésiter, comme s'il connaissait déjà les lieux et même comme s'il était chez lui, le grand garçon se dirigea vers les étagères et en sortit... Une petite boîte remplie de coton!

- Y a du coton là-dedans, ça pourrait faire office de nid... Tu en dis quoi, Adélie?

- Oui, oui, ça a l'air tout doux, et tout comme y faut! T'en dis quoi?

Elle se tourna vers l'oiseau. Celui-ci s'était replié sur lui-même, mais releva la tête pour observer la boîte. Il resta un moemnt à la fixer puis émis un nouveau "Chip" qui avait tout l'air d'être affirmatif. Adélie se tourna de nouveau vers Taashi et lui fit le tout nouveau signe qu'elle avait appris de Samu : le pouce levé! Good job, Taashi!

- Y'a pus qu'à le mette dedans et lui chanter une berceuse!

Sourire gêné de Takashi. Il serait peut-être le moment de parler franchement à cette petite sur le rapport entre les oiseaux et la voix humaine, non?

Euh... Tu sais, Adélie, je ne crois pas que ça soit nécessaire... En réalité, les oiseaux ont plutôt peur de voix qui ne sont pas celles de leurs congénères... Les voix humaines incluses, par conséquent...

Il a raison, tu sais... Même si, c'est étrange... Il avait plutôt l'air rassuré par la voix d'Adélie-chan, cet oiseau-là...

Oui, ou du moins, il avait l'air de prendre les gazouillis que lui servait parfois l'enfant comme un son plus familier qu'effrayant, et c'était bien ce qui intriguait les deux grands. Takashi, plus encore, avait toujours fait gaffe à ne pas trop l'ouvrir en présence d'un oiseau qui l'intéressait, car il savait que le moindre son de voix humaine serait susceptible de l'effrayer... Mais le cas d'Adélie était, il devait l'avouer lui aussi, assez étonnant. La façon dont elle avait redonné la forme à l'oiseau en si peu de temps, tout à l'heure, ce front qu'elle avait de traduire ce que la petite bête "disait" à présent... Et s'il était vrai, s'il était fondé qu'elle traduisait RÉELLEMENT ce que disait ce piaf, c'était plus surprenant encore... Pour l'instant, rien n'était sûr, et ne le serait pas de sitôt sûrement... Tout en tenant la boîte devant l'oiseau en attendant que ce dernier saute dedans, ce qu'il fit sans trop de peine, mais non sans avoir hésité un peu, évidemment, le grand dadet baissa lui aussi des yeux étonnés vers la petite fille.

Hmm... Moi aussi, je dois l'admettre, c'est surprenant...

Peut-être qu'effectivement, si Adélie-chan chantait, ça pourrait même aider?

Mmmh... Je... Je ne sais pas trop, à vrai dire...

Il se tâtait, le Takashi. Pendant ce temps, le petit oiseau se pelotonnait dans son nid improvisé, gonflant les plumes de sa gorge et plissant ses tout petits yeux d'oiseaux, comme prêt à dormir effectivement. C'est drôle de voir un oiseau dans cette position...

Adélie avait du mal à en croire ses oreilles. Ils lui demandaient de chanter? Elle ne pensait pas être prise au sérieux, car pour tout dire... Déjà, des chansons elle n'en connaissait pas tant que ça, et quand ELLE chantait, tout le monde la faisait taire assez vite. Les comptines répétitives qu'elle égrénait sans flancher mettaietn à vif les nerfs de toute la famille...

C'est dommage, parce que justement y'avais une de ces comptines qui correspondait tout à fait à la situation, celle où un oiseau se froisse l'aile et se brise le pied en tombant d'un oranger... Ah, mais elle ne pouvait pas, non, non, non!

Et puis, ce n'était pas tout à fait ce qu'elle voulait dire...

- Oh, mais c'est pas un bébé oiseau, hein, je disais ça pour rire... En fait, pour qu'y dorme, y faut juste...

Et elle mit tout doucement son index devant ses lèvres et souffla un peu : "Shhhh". En effet, le volatile avait commencé à fermer les yeux et semblait bien partit pour entammer un petit roupillon... Il n'y avait plus qu'à le quitter en faisant le moins de bruit possible! Et elle allait leur montrer l'exemple en sortant sur le pointe des pieds quand elle se rendit souvent compte.

- ... Mais on peut le laisser là? Les infirmières ( toutes des femmes dans la tête d'Adélie ) ne vont pas le chasser?

Oui, car les adultes n'ont pas le même amour pour les animaux que les enfants, témoin le nombre de fois où la gamine avait en vain cherché à convaincre ses parents d'acheter un animal de compagnie, ou d'en recueillir un qu'elle avait trouvé dans la rue ( et qui, le plus souvent, appartenait à un voisin, mais s'était laissé séduire par les manières d'Adélie... ).

- Oh, mais c'est pas un bébé oiseau, hein, je disais ça pour rire...

Zerezere~...

Grand geste confus de la part des deux gars, qui en perdirent quasiment l'équilibre —vous savez? Comme dans les mangas...— Ce "zerezere~", un son qu'ils avaient déjà sorti plusieurs fois dans leur vie, était comme une sorte de gros soupir, signifiant ici "on n'a décidément rien compris".

On est bêtes...

Même pas capables de réaliser quand c'est sérieux ou pas...

Là transparaissait l'une des plus importantes caractéristiques d'Osamu et Takashi, le fait qu'ils n'étaient décidément pas habitués aux enfants. Ainsi, impossible quand ils parlaient à une petite fille comme Adélie, de se rendre compte si elle blaguait ou non. Mais c'est vrai ; les enfants eux aussi sont capables de plaisanter après tout, il ne faut pas les prendre pour des imbéciles. Pour l'instant, c'était plutôt eux qui passaient pour des andouilles... Mais ils durent interrompre là leur confusion, car Adélie faisait signe avec son doigt de se taire. Tout à fait ; elle était même plus raisonnable qu'eux, cette enfant, décidément. Ils eurent donc l'amabilité de finalement la fermer eux aussi, jusqu'à ce qu'Adélie pose une question qui fit réagir Osamu... Pas de la meilleure manière.

AH! C'est vrai... Merrr...?!

Mais tais-toi, idiot!

Encore heureux que Takashi ait été là pour couvrir la bouche de son ami de sa grande main, dans un geste ferme, pour que ce dernier cesse de crier au risque de réveiller l'oiseau, avec ses bêtises. Osamu, d'un air de mea culpa, continua de parler, mais bien moins fort, ayant compris l'enjeu.

...On n'avait pas pensé à ça... Et si jamais ça arrive?

Mmh... De toutes façons il ne resterait pas bien longtemps avec nous, le but est de le relâcher après, donc chassé ou pas, du moment qu'il revient à son état naturel, à vrai dire... Je ne pense pas que les infirmières soient cruelles au point de lui faire du mal de toutes façons...

Mmh, et on ne peut pas embarquer cette boîte en plus, on ne ferait que s'attirer des ennuis!

Ouais... Le mieux serait peut-être, au final, qu'on le laisse ici...

Adélie suivait avec une grande attention la discssion à mi-voix entre les deux grands. Elle ne voyait pas quel genre d'ennuis on pouvait s'attirer en se baladant avec une boite dans laquelle un oiseau piquait une sieste, mais elle ne voulait pas non plus le déplacer. Il venait juste de s'endormir, et c'était pas génial de se réveiller tout d'un coup en sentant les choses bouger autour de vous parce que vos parents ont décidé tout à coup de vous prendre en voiture ( ce qui lui était déjà arrivé plusieurs fois ).

Bref, même sans les comprendre, elle était plus ou moins du même avis, mais ne pouvait se résoudre à laisser le pauvre petit oiseau comme ça, à la merci de la première infirmière venue. Certes, les infirmières ne sont pas réputées particulièrement cruelles, c'est vrai, après tout leur métier est de soigner les gens et la petite en était consciente. Mais elle gardait une grand méfiance à l'égard de cette espèce...

C'est vrai, quoi! Comment peut-on se sentir en confinace avec une personne qui se trimballe toujours avec une seringue? ( Super gros préjugé d'Adélie, avec cette facheuse tendance à voir le monde à travers sa télé... )

- Oui, on le laisse là, il est bien maimaimais... Il faut le dire aux infirmières, hein? Sinon eh vont pas ête contentes de le trouver...

Adélie se demandait même s'il ne fallait pas payer les infirmières... Si c'était le cas, tant pis, elle emporterait l'oiseau avec elle, et puis, na! Elle aurait pu demander de l'aide à Nina aussi, mais quelque part, l'idée de tout faire toute seule et d'enfin avoir ( même pour un petit moment ) un animal chez elle était bien plus tentante...

Osamu et Takashi échangèrent un regard en se souriant l'un à l'autre. Cette petite fille était touchante, décidément. Adorable comme ça... C'était de son âge... Comme c'était de son âge de ne pas trop faire confiance aux dames en blanc. Pour avoir connu ça petits, aussi —Osamu surtout—, le sourire des deux jeunes garçons avait quelque chose de compatissant. Mais il valait mieux la rassurer, non? C'était leur rôle, en tant que pauvres enfants qui eux aussi étaient passés par cet état de peur...

Tu sais, Adélie-chan, je pense qu'il n'y a vraiment rien à craindre des infirmières. Elles ne seraient pas du genre à faire du mal à un petit oiseau sans défense...

Mmh! Tout au plus, elles tâcheront de le remettre en liberté... Et finiront ainsi le travail qu'on a commencé.

Takashi croisa les bras d'un air satisfait, avec décidément en lui la sensation d'une tâche bel et bien accomplie, correctement et tout comme il faut. Bref, un truc duquel il pouvait se flatter —même si, en vérité, comparé à Osamu et Adélie, il en avait un peu moins, mais ça, il se gardait bien de se le rappeler—. Osamu voulut ajouter un petit point d'interrogation à leurs belles paroles rassurantes, parce que lui, en réalité, était, comme toujours, assez peu assuré :

Tu... Tu tiens vraiment à ce qu'on les prévienne, les infirmières?

C'était dit avec beaucoup d'appréhension et la peur visible de se prendre un "oui" en pleine poire. Pourquoi, au juste? Parce qu'Osamu et Takashi détestaient l'idée de "déranger" des personnes inconnues lorsqu'ils pouvaient l'éviter, et aussi parce que le jeune garçon n'était pas enchanté à l'idée d'avoir à attendre l'arrivée d'une infirmière pour tout expliquer... C'était qu'ils avaient encore du travail, eux! Enfin, même l'éventualité d'un mot laissé au personnel d'ici ne le rassurait pas, parce qu'il avait peur qu'ils se fassent engueuler pour être entrés dans un endroit et s'être ainsi servis sans permission...

Adélie ne savait pas trop que penser. Elle avait du mal à contrôler sa peur des infirmières ( et à vrai dire de tout médecin depuis une certaine campagne de vaccination dans les maternelles ) mais en même temps... En même temps, c'était pas non plus dit par n'importe qui, c'était deux grands garçons bien plus intelligents qu'elle!

La preuve, y'en avait même un qui portait des lunettes ( et on empile encore les préjugés -.-" )!

Et puis, c'était eux qui avaient recueilli l'oiseau les premiers, ils ne pouvaient que s'inquiéter pour lui, donc s'ils disaient qu'il n'y avait aucune raison de se faire du souci, c'est qu'il n'y en avait vraiment aucune!

Et pourtant, Adélie ne put s'empêcher de répondre d'une voix timide à la question de Samu :

- Oui, jpréfère... On sait pas où elles sont, et on veut pas déranger, alors on peut laisser un mot? Comme les gens qui abandonnent leurs chatons dans la rue...

Et soudain, la petite fut au bord des larmes. C'était pas sa faute ( enfin un peu beaucoup quand même ) cette référence stupide lui était venue toute seule, et rien que de penser aux pauvres petits abandonnés... Et aux orphelins... Et aux animaux blessés... Elle réussit quand même à retenir ses pleurs et continua d'une voie pleine de sanglots ( pas si facile que ça de contredire un "adulte" ) :

- Pasque les infirmières, eh vont pas comprendre qu'on l'a mis là...

Remarque extrêmement loufoque, qui supposerait que l'oiseau aurait pu de son propre chef élire domicile dans la boite en carton, dans cette pièce remplies d'odeurs fortes et tout sauf naturelles... Et il se trouvait qu'Adélie y croyait complètement. Elle avait peur qu'on prenne son petit protégé pour un parasite de première, alors qu'il était, selon elle, un client tout à fait légitime du service de l'infirmerie, puisqu'il était infirme, justement...

Eh?

Un autre sursaut de la part d'Osamu, lorsqu'il se rendit compte de la tête que faisait la petite. Mais mais mais... C'était une petite bouille prête à fondre en larmes, ça, pas besoin d'être un imbécile pour s'en rendre compte! C'est sûr qu'étant enfant, on n'a pas encore eu le temps de devenir lâche, et on est bien plus sensible aussi... N'empêche qu'Osamu, de voir la petite Adélie dans cet état, ça le faisait paniquer. Ça se voyait à son visage, lorsqu'il posa sa main sur la toute petite épaule d'Adélie pour la regarder, à son tour, d'un air suppliant... Si elle se mettait à pleurer, pour eux, ça serait pire que tout! Un tel sentiment de culpabilité...

Oh... Oh là là, non! Ne pleure pas... D'accord, d'accord, on va laisser un mot si tu veux...

Mmh, je pense moi-même que c'est une bonne idée!

Takashi, qui s'était appuyé contre le bord du lavabo, s'était déjà mis à écrire, avec ce qui lui était tombé sous la main. Il souriait et parlait ici à Adélie de manière sincère : pour lui c'était bien la meilleure solution. Partir comme des voleurs ne servirait à rien, et s'il était fort peu probable qu'un oiseau ait pu s'installer dans cette boîte tout seul, il était au moins vrai que de le trouver ici paraîtrait un peu abrupt pour les infirmières si on ne leur donnait pas d'explications. Et puis, laisser un mot, le garçon-cacahuète l'avait aussi en tête, ça évitait de déranger... Lui non plus, il n'aimait pas ça.

Et voilà! C'est fait!

Takashi avait fini d'écrire un message concis, mais suffisamment poli et clair pour attester de ce qui s'était passé. Bon, ce n'était pas un maître en figures de style, mais au moins le coeur y était... Avec un sourire, il montra le papier à Adélie, tout de même pas suffisamment longtemps pour qu'elle ait le temps de l'étudier, car il se doutait bien qu'à son âge, on ne savait pas encore lire. Mais au moins pour lui montrer que c'était fait, quoi...

On n'a plus qu'à leur laisser ça avant de partir.

Tu es contente, Adélie-chan?

Drôle de question, vu que la petite ne devait pas être spécialement plus contente qu'eux... Mais passons.

Adélie était vraiment à deux doigts d'éclater en sanglots, et la voie suppliante de Samu ne l'aidait pas... En fait, cette voix lui donnait l'impression que Samu allait pleurer lui-aussi, et ce n'était pas du tout pour la rassurer ( même si son impression était assez loin de la réalité ).

Mais finalement, les deux grands prirent la décision d'écrire un mot, ce qui la tranquilisa un peu. Elle regarda Taashi griffoner quelque chose sur un papier tout en songeant au jour, pas si lointain que ça, où elle aussi apprendrait à écrire comme une grande... Si'l atita vrai qu'elle avait vu bien des choses extraordinaires pour son jeune âge, le monde lui semblait encore plien de magie et de mystères, et celui de l'écriture n'était pas des moindre.

Elle fixa avec curiosité le papier que Taashi mit devant ses yeux pendant un bref instant. Et si les mots avaient un pouvoir? Est-ce que ceux-ci protégeront l'oiseau et lui accorderont les soins de l'infrimière, ou quelqu'autre personne qui devrait trouver sa cachette? Adélie ne pouvait pas s'empêcher d'y croire, oui, taashi venait de faire un véritable talisman pour le petit oiseau, et ils pouvaient désormais partir tranquilles.

- Oui, je suis très contente!

Répondit-elle ( pas trop fort, l'oiseau doramit... ) en souriant aux deux grands et en reniflant un brin. Une petite larme qu'elle n'avait pas pu retenir dégringola quand même sur sa joue arrondie par son sourire. Elle prit la main de Samu, puis essaya d'attaper celle de Taashi, mais c'était moins facile ( ben oui, il est plus grand... ), tout en leur demandant :

- Alors, on y va?

C'était bien beau ça, "on y va"... Mais où?

Hm! On y va, oui!

Pour les deux "grands", point n'était besoin même de se poser la question ; où on allait? Mais là où on avait laissé balais et seaux, bien sûr, pour reprendre le travail. Mais au juste, que faire d'Adélie-chan, à présent? Elle n'allait pas rester là à les regarder pendant qu'ils passaient la serpillière, et puis, elle devait bien avoir quelqu'un qui était censé s'occuper d'elle avant de débarquer dans le bureau de sa grande soeur... Pour l'instant, la petite fille avait pris dans sa main celle d'Osamu, et celle de Takashi avec plus de difficulté, mais celui-ci s'était incliné légèrement pour aider, parce que ce geste l'amusait et l'attendrissait un peu... Cette enfant-là était décidément pleine de vie, elle ressemblait bien à cette petite rousse qui avait fait ami-ami avec le petit Sharaku, par certains côtés. Est-ce que Rumiko-chan deviendrait comme ça, elle aussi? Seul le temps le dirait, n'est-ce pas... Tandis qu'ils partaient, Takashi eut un geste hasardeux de sa main libre et considéra une dernière fois la boîte avec un sourire content de lui, tandis qu'Osamu, de son côté, soupirait de soulagement, content que toute cette histoire loufoque soit enfin finie.

Allez, bye-bye, m'sieur l'oiseau!

Je le préfère quand il ne parle pas, celui-là, c'est sûr.

Ah oui?^^ Même quand il te traite de bonne mère gaveuse?

Ta... Takashi-kun!--"

Et tandis qu'ils sortaient de l'infirmerie, ça reprenait encore de plus belle. L'un taquinait l'autre, et l'autre, évidemment, démarrait au quart de tour et se mettait en colère. Qui aime bien châtie bien, pas vrai? Et puis à vrai dire, de ce côté-là, ils n'avaient de cesse de se rendre la pareille, alors pas de crainte à avoir. Bon. Adélie maintenant. Sans même lui demander son avis, Takashi-kun, jouant les frangins par procuration comme pour s'entraîner par rapport à la petite soeur tant aimée qu'il avait si peu l'occasion de voir, prit la petite blondinette sur son dos en la hissant d'un bon coup de bras, et en vérifiant qu'elle se tenait bien. Marcher tant, ça devait finir par la fatiguer, qui sait... Et puis, il se retourna vers elle avec un nouveau sourire :

Oh, au fait, Adélie-chan! Nous, on va retourner travailler maintenant, mais toi, au juste, où est-ce qu'on te dépose?

Adélie avait regagné sa bonne humeur coutumière, mais la question de Taashi la plongea dans la perplexité. En fait... Où allait-elle aller maintenant? Elle s'était d'elle-même rendue chez Nina, mais s'ennuyait là-bas... Et puis, ça se voyait, les deux grands avaient beau être bien plus savants qu'elle, ils étaient nouveaux, ils ne connaissaient pas le parc. Alors si elle disait " chez Pelleas", eh ben ils comprendraient pas...

En plus, elle-même ne connaissait pas si bien le parc que ça... Elle pouvait par exemple sans problème faire le trajet de chez Nina à l'infirmerie, mais elle ne savait pas comment, depuis ici, on pouvait se rendre à l'atelier de Pell...

- Euh... Vous allez où vous?

Oui, oui, on sait jamais, ils pouvaient passer près de l' atelier de Pell ou de chez quelqu'un qu'elle connaissait... D'ailleurs, il y avait toujours quelque chose qu'elle n'avait pas compris...

- Mais vous faisez quoi comme travail en fait? Vous z'êtes pas déguisés... Vous vous zoccupez des papiers?

Logiquement : ils n'étaient pas habillés comme les distributeurs de tracts ou les vendeurs et ils étaient tous les deux très intelligents ( c'est du moins l' impression d'Adélie l'ignare ) donc ils devaient "s'occuper des papiers", tâche très vague sous laquelle Adélie regourpait en fait tout le personnel administratif... Elle ne pouvait pas savoir que ce genre de poste demandait tout de même un minimum de diplomes et d'études supérieures! Et même si elle l'avait su, elle n'aurait pas douté que Samu et Taashi remplissaient ces conditions...

Ce dont elle aurait pu se rendre compte, c'est qu'on pouvait tout aussi bien dire que les distributeurs de tracts ou le personnel d'entretien s'occupaient de papiers, en un sens...

Hin... Si on veut, on s'occupe des papiers... Ceux qui sont tombés par terre, quoi...

Takashi et Osamu échangèrent un sourire cynique tout à fait consterné, avant de soupirer en parfaite synchronisation —probablement la chose qu'ils ont le plus souvent faite de toute leur vie—. Finalement, après ce court moment d'empathie, Osamu se tourna vers Adélie pour préciser la question :

...On balaie le sol, en fait. C'est ça, notre boulot. C'est pas grand'chose, mais on gagne assez d'argent...

Drôle d'idée que de soulever la question de l'argent face à une petite qui n'avait probablement même pas cette notion en tête du tout... Mais c'est une chose que font assez souvent les gars désespérés, et Osamu et Takashi semblaient avoir le front de se prétendre désespérés, alors que leur situation n'était pas si mal par rapport à d'autres personnes, quand on y pense. Mais bon, balayer le sol à seize et dix-sept ans, okay, ça sonne peut-être pas très très cool. Et puis, de toutes façons, ils faisaient ça dans un but bien précis... C'était peut-être pour ça aussi qu'Osamu mentionnait l'argent, chose qui leur tenait à coeur. Avec ce fric, ils pourraient se payer des études d'archéo, chose pour laquelle ils étaient tout de même venus travailler ici à la base, ne l'oublions pas!

Mmh... Et puis c'est pas si mal, quand on y pense...

...C'est déjà mieux que de se déguiser!

Là encore, moment d'empathie totale pendant lequel Osamu et Takashi virent passer dans leur tête des images... Terribles. Les gueules qu'ils auraient, si leur boulot les avait obligés à se déguiser... Cet air stupide, et ce sourire à la con collé sur le visage toute la journée alors qu'à l'intérieur ils mourraient de honte... Oh non, c'était pas pour eux!

Ooh oui, tout compte fait...

...On est bien mieux avec nos balais.

À nouveau, Osamu et Takashi échangèrent un soupir, chose qui dut paraître étrange à la pauvre petite fille incapable de comprendre ce qui se passait dans leur tête. Finalement, Takashi se rengorgea et revint à leurs moutons, comme dit l'expression, pour finalement répondre à la toute première question qu'Adélie leur avait posée : mais au fait, eux, où ils allaient?

Nous, on va terminer notre travail à l'entrée du parc... C'est là qu'on a laissé nos affaires et qu'on a interrompu notre travail, lorsque Feld est venue nous parler... Mais c'est une longue histoire.

Adélie les regardait médusée. Ces deux grands-là... Ils faisaient le ménage, quoi? Alors que... Cétait des garçons!!Sans être fasciste, machiste ou quoi que ce soit, Adélie avait tout de même ce genre d'idée... C'est vrai, pourquoi on dit toujours "femme de ménage", hein?

Elles les voyait tous les deux soupirer et comprenait bien qu'ils étaient un peu déprimés. Elle-même ne se sentait pas spécialement attirée par ce genre de tâches...

Mais autre chose la surprenait. Elle n'y avait jamais réfléchit, mais ça voulait dire que Tsuru avait des collègues? Naïvement, la gamine croyait que la vieille femme s'occupait seule de toute la propreté du parc... Elle s'exclama alors, moitié par réell étonnement, moitié pour leur remonter le moral :

Mais vous faisez le même travail que Baba, alors! Eh fait aussi le ménage du parc... Et elle est suuuuper forte pour ça et pour plein de ptits trucs... Vous la connaissez, Baba?

Ah... Mais ils avaient dit autre chose, nan? Taashi. Il avait dit qu'ils devaient retourner à l'entrée. C'était parfait, le local des costumes était à deux pas à peine! Enchantée que tout se combine aussi bien, Adélie continua alors sans se soucier de plus s'expliquer :

- Alors c'est d'accord, je vous suis!

Dans son incohérence habituelle, la mémoire flottante de la gamine avait élludé le fait que jamais les deux grands ne lui avaient demandé de les accompagner sur leur lieu de travail...

Baba...

Takashi leva les yeux d'un air perplexe, comme pour réfléchir à quelque chose de familier qu'il avait déjà entendu quelque part. Heureusement l'information n'allait pas chercher bien loin, et la réflexion ne dura pas bien longtemps :

Ah! Cette Oba-san, hein?

Ah, bien sûr... On n'a pas eu l'occasion de beaucoup causer avec elle depuis notre arrivée, mais il faut bien qu'on la connaisse un minimum...

Oui... Après tout, c'est notre boss!

Voilà pourquoi le nom de "Baba" sonnait tant aux oreilles d'Osamu et Takashi. Ils savaient au moins à qui ils avaient affaire, en cette personne-là, bien qu'ils ne la connaissent en réalité que sous le nom d'"Oba-san". On avait déjà dû leur dire son nom pourtant, mais ils ne l'avaient pas retenu, et espéraient dans le fond que ça ne pose pas trop de soucis. Pour l'instant, ils n'en faisaient pas trop cas. Cependant, à repenser à la grand'mère en question, Takashi leva les yeux au ciel et esquissa une grimace sur sa face singesque :

Mmmf... Puisqu'on en parle... Je la connais peut-être pas beaucoup, la Baba, mais je suis au moins sûr d'une chose, c'est que si on continue à tirer au flanc et à manquer à notre poste de travail, on va recevoir un sacré savon!

Me... Merde alors! T'as raison... Hayaku, hayaku!

Léger rush. À présent, on commençait à s'éloigner franchement de l'infirmerie et même à courir, quasiment, pour retourner à l'endroit où on avait laissé balais et seaux, comme si la Baba en question était là-bas et les attendait de pied ferme pour leur demander dès leur arrivée où ils avaient été et pourquoi, bon Dieu, ils n'étaient pas en train de bosser comme il se doit... Dans la précipitation paniquée des deux garçons, Osamu se rappela finalement qu'Adélie était toujours sur le dos de Takashi, et que c'était bien vrai pourtant, elle avait dit qu'elle les suivait. Ah bon? Bon, c'était un peu tard pour réagir, mais tout de même...

Mais, Adélie-chan, tu es sûr que c'est okay pour toi de venir avec nous? Mademoiselle ta soeur ne va pas s'inquiéter?

Le "Mademoiselle", ici, n'était même pas forcé ; c'était juste le témoignage du grand respect et de l'admiration que les deux garçons portaient déjà à la jeune directrice.

Adélie rigola en les entendant râler. Ça devait être drôle d'avoir un patron ( de son point de vue ). Elle ne pouvait pas vraiment considérer sa soeur comme telle et elle n'avait pas vraiment de supérieur, sinon. Ce qu'elle faisait ici au parc relevait plus du bénévolat que du véritable emploi. Même s'il savaient exactement de quoi il retournait, ses parents considéraient ça comme un genre de club de gourmets, un activité extra-scolaire, quoi .

C'était un peu dûr de les suivre, maintenant qu'ils étaient partis en courant, heureusement que Taashi l'avaient prise en charge... Enfin, elle croyait qu'ils allaient vraiment s'en aller, mais Samu s'arrêta tout à coup et lui posa une question saugrenue.

- ...? Nina, s'inquiéter? Mais jsuis avec vous!

Ben oui, évidemment, Adélie ne voyait pas du tout ou était le problème... On ne lui disait probablement pas assez de ne jamais suivre les inconnus ( quoiqu'Osamu et Takashi ne l'étaient pas tout à fait pour elle ) et en plus, elle ne voyait pas pourquoi Nina s'inquièterai de son absence. Elle se baladait si souvent seule dans le parc ( mais sa , Nina n'était pas forcément au courant...).

Mais bon, comme la question venait de grands et que ( la plupart du temps ) les grands ont raison ( ou du moins, ils se comprennent, entre grands ), elle se sentit quand même obligée de les rassurer.

- Oh, mais là où je vas on pourra la prév'nir. Je vais voir Pell-nii et il a un fil avec Nee-chan.

Un fil. Adélie ne comprennait pas vraiment ce que c'était,d'ailleurs. Elle avait juste saisi qu'ils pouvaient communiquer l'un avec l'autre depuis leurs lieux de travail respectifs, et elle se contentait de ça.

Enfin, du coup, elle s'impatientait. Elle avait hâte d'observer un peu les deux amis à la tâche! Oh, bien sûr, elle retournerait chez Pell, après... Quand elle en aurait envie !

- Bon, alors on va à l'entrée, hein?

Un...

...Fil?

Les deux garçons échangèrent un regard interrogateur, mais renoncèrent vite à trouver une explication. Elle était toute désignée. "Fil", c'est un terme d'enfant... Ça devait vouloir dire "téléphone" ou un truc du genre. Et "Pell-nii", c'était qui? Vu la façon dont elle le nommait, son grand frère, sans doute, ou un cousin ou quelque chose du genre... Un membre de la famille en tout cas... Quelqu'un d'important donc, comparé aux deux pauvres roturiers qu'ils étaient. —Meuhnon, tout ça c'est dans votre tête, les minables...--"—

Mmh... Tu as sans doute raison.

Ta... Takashi-kun...

À voir le sourire confiant de son ami, Osamu n'était tout de même pas tout à fait sûr lui-même. Ce "Pell-nii"... Et s'il leur cassait la gueule, en pensant qu'ils avaient enlevé la petite fille ou quelque chose du genre? Si ça se trouve, il leur ferait subir les châtiments suprêmes que la famille Akizuki gardait comme tradition au fil des années pour punir les ennemis, du genre de les attacher dans un grand huit et de les faire tourner plus fort que dans une centrifugeuse jusqu'à ce qu'ils trouvent la mort, ou qu'ils ne soient plus en état d'utiliser leur cerveau... Osamu, du calme, c'est juste ta foutue imagination qui repart dans son trip... Ce qui n'empêcha pas ce garçon décidément un peu dérangé dans sa tête d'aller s'agripper au bras de Takashi pendant qu'il se remettait en marche d'un pas pressé, Adélie toujours sur son dos.

Dis, t'es sûr que ça sent pas le roussi pour nous, cette histoire?

Quoi? Roh, mais non, stupide! La miss ici présente a dit qu'il y avait pas à s'inquiéter, alors y a pas à s'inquiéter, d'accord?

Takashi avait alors gratifié son ami d'un léger coup d'épaule —ses coudes étant pris pour soutenir la petite fille sur son dos— et lui avait souri pour le rassurer. Le binoclard finit donc par baisser les yeux en lâchant un léger "mmmh" qui ne voulait rien dire de précis. Bon. Il n'était toujours pas très rassuré, mais si Adélie-chan et Takashi-kun disaient tous les deux que ça allaient, ça devrait aller... Et puis après tout, c'est vrai, il ne fallait pas voir tout en noir, ils s'étaient déjà sortis d'une situation épineuse un peu plus tôt dans la journée, et même si ça paraissait dingue, ça leur était vraiment arrivé...

Allez, hop! On y va!

Cri de Takashi lancé en l'air. Lui, il n'avait pas trop l'air de se poser de questions... Comme toujours, c'était lui qui s'avançait d'abord.



HJ : À partir de là, tu veux qu'on continue à l'entrée?

[ Yah, on continue à l'entrée! Mazette, si tes deux zigotos sont des roturiers, les Akizuki sont de la noblesse, alors? Ça rigole plus... Adélie en ptite bourge ^.^]

Adélie hocha vigoureusement de la tpete pour appuyer les dires de Taashi. Bien sûr, qu'il n'y avait pas à se faire du mourron! Et puis, si ça les inquiétait tant que ça de voir Pell, y'avait pas de quoi... La gamine ne pensait pas les déranger plus dans leur travail et filer directement chez son chaperon sans s'occuper de lui présenter ses amis.

Ah,Samu, il était malin, hein, mais pas très assuré... Un peu comme Shaa-kun, dans un certain sens, mais pas tout à fait pareil... Mais c'est pas grave, l'excusa mentalement Adélie, il chasse tellement bien le ver...

Elle en était à ce genre de pensée quand Taashi poussa un cri dans le pur style "ouverture de la chasse" ( vous savez, "taïaut" ou "lachez les chiens!" ) et se mit en route avec entrain. Adélie, ravie d'être portée, posa ses mains sur les épaules du garçon et se mit à crier sans aucune vergogne :

- Ouais! Hue! Plus vite! Bravo Taashi!

Et à rire comme une bossue. Samu allait avoir du mal à les suivre, pas question vitesse, mais peut-être question dignité... Tout le monde se retournait pour les voir passer!